Nos collègues chercheurs du Conseil national de recherches Canada sont à l'honneur dans cette dernière édition spéciale du MERLOT Journal of Online Learning and Teaching (édition courante en date du 30 avril 2014, JOLT: Vol. 10, No. 1). Voici l'avant-propos de Sir John Daniel (en Google Doc, également disponible en version PDF) dont j'ai fait une traduction brute (Google Doc) pour amélioration collaborative, si intérêt il y a.
John Daniel nous offre une perspective intéressante en proposant que les CLOMs ne constituent pas une révolution car selon lui il n'y a pas de révolutions dans l'enseignement supérieur. Il en veut pour preuve la longue évolution des institutions d'enseignement supérieurs depuis 1530 (et même depuis la fondation d'Oxford, circa 1116), références et jalons à l'appui.
Hélène Fournier et Guillaume Durand (avec leur collègue R. Kopps) ont l'honneur du premier chapitre (PDF) avec leur article sur les défis de la recherche dans les CLOMs de type connectiviste. Daniel y note que la confusion exprimée par plusieurs participants à notre cours est une caractéristique qui semble marquer les cCLOM selon plusieurs des auteurs dans cette publication.
Sir Daniel cite également Stephen Downes en lui attribuant "la présentation la plus mémorable entendue en 2013", au 26e Entretiens Jacques Cartier, Lyon, France. Daniel rapporte le propos suivant dans lequel Downes explique que
... le but d'un cMOOC est la création d'un événement temporaire et limité qui permet l'engagement entre des communautés qui ne seraient normalement pas associées entre elles. Tout le monde commence à neuf et chacun est plus libre dû à la nature temporaire du cours. Il y a une interaction entre les communautés qui ne produirait pas autrement. Ce qui est important dans un cours de type connectiviste n'est pas le contenu du cours.Chose intéressante aussi, Beaven, Hauck, Comas-Quinn, Lewis, et de los Arcos (PDF, 2014) se penchent sur la nature pédagogique du CLOM que nous avons à maintes reprises positionné, pour l'initiative REL 2014, "entre le X et le C" (voir ici, ici et ici). Selon eux, si le CLOM connectiviste se décrit comme étant axé sur le réseau et le CLOM dirigé de type "X" axé sur les contenus, il conviendrait de créer une nouvelle catégorie orientée sur la tâche pour décrire ce qu'il établit comme le plus haut niveau d'autonomie pédagogique: l'heutagogie.
Je note au passage une discordance ou à tout le moins un conflit à régler dans mon propre esprit car, effectuant la transcription de la présentation de Gilbert Paquette, hier, j'ai noté avec intérêt le propos suivant, en réponse à une question de Guillaume Durand, propos qu'il me faut réconcilier avec la position des auteurs précédents:
... les premiers xMOOC qui ont été publiés depuis 2 ans ne tiennent pas compte des principes d’ingénierie pédagogique. C’est-à-dire qu’on fait un peu comme en classe. On fait un plan de cours élaboré et puis on commence le premier cours. On prévoit un exposé à l’écran puis 2 ou 3 exercices. C’est la pédagogie dominante en classe qui est exposé-exercice ou démonstration-exercice. On retrouve très peu de pédagogie qui font appel à la résolution de problèmes, à l’apprentissage par projet, à des stratégies mixtes qui misent sur la collaboration. Il y a bien sûr des forums ou ce sont des forums d’échange d’idées, mais on ne collabore pas nécessairement à produire quelque chose.Bref, plusieurs articles intéressants dans ce journal licencé sous Creative Commons. Je recommande la consultation du sommaire préparé par John Daniel pour guider la lecture de ce numéro riche en réflexions de toutes sortes.