Fille de banlieue, la periferia des grandes Sao Paulo et Rio de Janeiro, Gaby Amaranto chante le "quétaine" local (pour ceux qui ne sont pas familiers avec l'expression, "quétaine" au Québec est découlé des publicités de la compagnie K-Tel, circa 1970 alors que cette multinationale s'escrimait à vendre des disques populaires et produits miracles à 9,99$, deux pour le prix d'un, à grands renforts de publicité criarde; tellement de mauvais goût et bon marché qu'est née l'expression) : le tecnobrega ou, plus littéralement, le techno vulgaire.
Sauf que voilà, cette musique dite vulgaire ou démodée est celle du peuple et Mme Amarantos se réclame du pouvoir populaire. Et c'est ici que l'histoire de son ascencion rejoint le libre, plus exactement les modèles économiques du libre. Stephanie Nolen nous dit qu'elle et les artistes tecnobrega donnent les copies maîtresses de leurs enregistrements à des pirateurs qui les copient et les revendent pour quelques sous. Ils gagnent leur vie en vendant des billets de spectacle et c'est ainsi qu'une artiste comme Gaby Amaranto devient tellement connue que "LA" grande multinationale Coca-Cola vient frapper à sa porte pour lui demander de chanter Copa de Tudo Mundo, la chanson thème de leur pub pour la Coupe du monde de foot, au Brésil.
Le plus beau de l'histoire demeure sans conteste la modestie terre à terre de cette chanteuse maintenant riche et célèbre. Elle a insisté auprès de la grande étiquette qui l'a récemment découverte pour conserver le droit de distribuer gratuitement ses CDs. La compagnie y trouve son profit de la manière suivante: l'artiste continue de donner sa musique sur des CDs contenant quatre ou cinq pistes dans une mince enveloppe papier alors que la compagnie distribue le produit complet à valeur ajoutée contenant aussi des vidéos. #CLOM_REL_7M1A4
À savoir si un clip audio ou vidéo constitue ou non une REL, ce n'est pas important: elle peut le devenir, à preuve...
D'accord, il ne s'agit pas là de Gaby Amaranto, mais plutôt de Novo Amor (Ao Vivo), du groupe Banda Diavù, mais j'ai trouvé cet exemple de pop brésilien encore plus probant dans ce qu'il a de kitch ! |
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